RSE 24 novembre 2022

Énergie : Quand les entreprises décarbonent leur modèle

La question de l’empreinte carbone engage de plus en plus le monde l’entreprise. Avec une obligation légale de réduction des émissions de CO2 d’ici 2050, de nombreux Groupes Français retroussent d’ores et déjà leurs manches pour opérer une transition de leur modèle économique. Une urgence qui n’attendra pas demain. Retour sur un défi aux enjeux multiples avec Émeline Hamon, Consultante stratégie Énergie Climat du Cabinet Incidence 8.

 

Pourquoi les sociétés s’engagent-elles avec autant de ferveur sur les réductions de leur empreinte carbone ?

 

Les entreprises comprennent qu’il y a un contexte d’urgence et qu’elles doivent agir pour non seulement servir un enjeu global mais également assurer leur pérennité. La problématique est celle d’une diminution des ressources énergétiques dites fossiles. Ces ressources ne sont pas renouvelables à l’infini et nous atteignons un pic. Pour faire face à cette réalité nos économies développées vont devoir s’adapter mais surtout opérer une transition profonde de leur modèle pour poursuivre leurs activités.

 

 

Nos activités humaines et économiques consomment de plus en plus d’énergie. Quelles en sont les conséquences ?

Si l’on devait en donner une définition, l’énergie c’est l’unité de transformation du monde. Entre 1860 et 2012, l’Humanité a consommé trois fois plus d’énergie par personne. Effet collatéral de notre soif d’énergie intarissable, nous avons ainsi multiplié mathématiquement par trois notre empreinte carbone. Une augmentation qui ne va pas sans impact sur l’environnement avec comme conséquence une dérive climatique provoquée par l’effet de serre et sa modélisation.

 

Quel est le lien entre la consommation d’énergie et les ressources ?

Les sonnettes d’alarme sur lesquelles appuie la communauté scientifique internationale n’alertent pas seulement sur un problème d’énergie mais effectivement aussi sur celui des ressources. L’extraction des matières premières requiert toujours plus d’énergie avec son lot de pollution qui accompagne cette course folle. À cela s’ajoute l’augmentation de nos modes de consommation avec une alimentation en l’occurrence de plus en plus carnée et riche en graisse. Des zones de culture à outrance qui épuisent les nappes phréatiques. L’image de la Région d’Almería en Andalousie avec ses 33 000 hectares de serres en donnerait presque le vertige. Ces augmentations de consommation entraînent par ricochet la multiplication des surfaces et des déplacements.

 

Il y a donc plusieurs enjeux à une démarche de neutralité carbone ?

C’est exactement cela. Il y a un enjeu climatique et un enjeu de ressources non renouvelables indéniable. Mais pas seulement. Les effets collatéraux commencent déjà à s’en faire ressentir et les conséquences économiques sont visibles. Il va falloir se préparer à une augmentation des prix des ressources qui rogne les marges des entreprises. Tout l’enjeu se situe désormais sur la question de l’optimisation des coûts pour maintenir des marges en passant par de nouveaux comportements, de nouveaux procédés, de nouveaux produits, de nouvelles habitudes. Il y a également pour les sociétés un enjeu d’image non négligeable. Les citoyens, comme les clients ont des attentes très fortes concernant l’empreinte carbone de leurs fournisseurs.

 

Ces politiques de changement sont aujourd’hui en partie réglementées. Pourquoi des sociétés comme GSF mettent la barre encore plus haut en raccourcissant leur objectif à 2028 au lieu de 2050 ?

Pour accompagner ces démarches et ces politiques de changement, de nombreuses réglementations ont vu en effet vu le jour. Plusieurs protocoles tentent depuis des années de réguler nos dérives. Ou du moins de les contenir. Le protocole de Kyoto signé en 1997 vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre des pays signataires. La conférence de Copenhague en 2009, dont la France est l’un des pays signataire des accords issus de ce rendez-vous sur le climat, vise, quant à elle, des objectifs chiffrés : une réduction des émissions de 83 % d’ici 2050. Enfin, l’accord historique de Paris adopté par 196 partis en 2015 s’attaque au réchauffement climatique et vise à une baisse de deux degrés des températures par rapport au niveau préindustriel. Les effets de nos efforts sur le climat ne sont toujours visibles que dix ans plus tard. Les sociétés comme GSF l’ont bien compris. C’est en engageant un projet ambitieux et drastique qu’ils s’assurent de réussir le défi. Effectivement, alors que les réductions d’émission de CO2 sont fixées à 2050, GSF a placé son challenge à 2028. Un défi organisationnel, humain et de modèle économique pour un seul objectif : agir en faveur de la planète et de l’Humanité.

 

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