Depuis l’été 2020, les masques sont partout… Et malheureusement pas que sur nos visages ! Les poubelles débordent et nos rues sont jonchées de ces nouveaux déchets, sans compter ceux qui sont au fond de l’océan. Mais alors, existe-t-il des solutions pour recycler les masques jetables ? Tour d’horizon.

Face à l’épidémie actuelle, peu de choix pour se protéger… Au-delà du respect des gestes barrières, le port du masque s’est imposé dans notre quotidien. Obligatoires en entreprises, dans les commerces et même parfois sur la voie publique, les masques usagés se comptent par millions chaque semaine en France. Résultat ? La note environnementale risque d’être salée.

Il y a presque un an, la priorité était de trouver des masques. Aujourd’hui, elle est de bien les jeter. À l’échelle française, une consommation quotidienne de deux masques jetables par personne représenterait environ 400 tonnes de déchets plastiques tous les jours.

Problématique : les masques chirurgicaux sont un véritable fléau puisqu’ils sont composés de microfibres de polypropylène, une matière plastique qui n’est pas biodégradable. Entreprises, scientifiques et même élus lancent donc des initiatives. Objectif ? Mettre sur pied une filière de recyclage des masques à usage unique. Mais le concept est loin d’être si simple…

Plaxtil, les précurseurs 

Pour limiter la casse, une poignée d’entreprises françaises spécialisées dans le traitement des déchets se sont mises à les recycler. Parmi elles, la start-up Plaxtil basée à Châtellerault, s’est lancée depuis la mi-juin dans le recyclage de masques chirurgicaux. Son concept : transformer ces nouveaux déchets en éléments pour visières et autres ouvre-portes, des produits notamment utiles pour lutter contre le coronavirus. Le process ? Une fois récoltés, les masques sont mis en quarantaine. Ils passent ensuite au broyeur avant de pénétrer dans un « tunnel ultraviolet » pour assurer une décontamination complète et fiable. Enfin, la matière restante est mixée avec une résine qui lui permet de durcir. L’entreprise a fait parler d’elle et est soutenue financièrement par la communauté de l’agglomération du Grand Châtellerault, qui se dit engagée dans la prévention et la réduction des déchets.

Masques jetables : des collectes mais peu d’impact ?

En plus des entreprises qui recyclent, de nombreux commerces se sont lancés dans la collecte. Depuis novembre dernier, l’entreprise TerraCycle déploie des boîtes dédiées à la collecte des masques chirurgicaux dans des magasins Carrefour d’Ile-de-France et de Belgique. Une fois remplie, la boîte est entreposée trois jours avant d’être envoyée à Troisvilles (Nord), dans la plateforme de réception de TerraCycle en France.

Après un isolement de 14 jours, il  faut décomposer les masques. C’est à dire séparer la barrette métallique qu’ils contiennent des plastiques qui composent le reste. La pièce en métal est fondue et réutilisée dans l’industrie métallurgique. Les plastiques, eux, sont transformés en granulés destinés à la fabrication de poubelles, bacs, tubes pour la construction, revêtements ou mobilier d’extérieur. La filière démarre et l’entreprise parle en tonnes de masques collectés… Bien qu’il faille encore s’étendre. Sans compter que le service reste payant pour les commerces, selon la taille de la boîte choisie. Des solutions isolées qui semblent loin d’être efficaces. Zero Waste France, ONG spécialisée sur les problématiques liées aux déchets, est d’ailleurs peu enthousiaste. Selon elle, ces filières sont difficilement viables économiquement et mettent, de toute façon, plusieurs années à se mettre en place.