En 2010, la plus grande manifestation scientifique des sciences de gestion, le congrès annuel de l’AOM (Academy Of Management), avait choisi pour thème : « Dare to care », Osez la bienveillance… Cette première réflexion marque l’émergence de la question de la bienveillance dans le management. Le management bienveillant a, depuis, fait son chemin. Aujourd’hui, il est devenu un concept clef, appliqué par de nombreuses entreprises au service du mieux-être et de la performance. C’est le cas chez GSF, l’un des groupes Leaders de la Propreté et des Services qui fait de l’Humain l’une de ses valeurs phares. Entretien avec Daniel Ratao, Directeur Régional de la filiale GSF Trévise.

Peut-on manager aujourd’hui comme on le faisait il y a des années ?

Ce n’est pas que l’on ne peut plus, c’est que l’on ne doit plus manager comme dans le passé. Hier, les managers décidaient seuls. Aujourd’hui, ils accompagnent également les autres à trouver des solutions. Il est primordial de créer un environnement de travail où tout le monde peut trouver sa place et exister. Cela ne veut pas dire que le chef ne tranche plus et ne prend plus position. Il doit avant tout avoir ce courage. Être celui qui assume. Nous sommes entrés dans l’ère du participatif. Le management par la bienveillance suppose le respect de cet équilibre-là : décider avec présence, mais avec de l’écoute, de l’empathie et du respect de la différence entre ses collaborateurs. La différence est une richesse qui peut se transformer en force. Les chefaillons qui œuvrent pour leur ego et qui sont ceux qui finalement empêchent le bon fonctionnement n’ont jamais rien fait de grand.

C’est quoi, le management par la bienveillance ?

C’est avant tout s’intéresser à ses collaborateurs pour identifier leurs forces et parfois les pousser à dépasser leur zone de confort. Les accompagner à exceller dans ce qu’ils savent le mieux faire mais aussi les aider à se révéler avec d’autres qualités, d’autres compétences. C’est prendre en compte leur avis, leur laisser la possibilité de trouver leur propre solution. Valoriser, écouter et cela avec beaucoup de sincérité et d’honnêteté parce que manager, ce n’est pas manipuler. Le management bienveillant est un concept de management où le manager accompagne ses collaborateurs de manière positive et sincère. Le manager bienveillant a une attitude vraie et permet à son équipe de se développer tant professionnellement que personnellement.

Quels sont les bénéfices de cette méthode pour une entreprise ?

Les bénéfices sont multiples. D’abord pour le salarié qui reçoit de la bienveillance susceptible de lui apporter plus d’épanouissement et de mieux-être au travail. La bienveillance diminue le stress, le taux d’absentéisme et permet d’augmenter les performances. Les entreprises qui cultivent cet état d’esprit ont tout à y gagner parce qu’un collaborateur est un ambassadeur qui représente le mieux sa marque. Un salarié épanoui cela se voit, cela se ressent et cela participe au rayonnement d’une réputation.

Comment mettre en place un management par la bienveillance ?

Il faut déjà l’appliquer à soi-même ! On ne peut pas demander aux autres de respecter une certaine conduite et une certaine attitude si l’on ne s’en tient pas à cette exigence. Ensuite, ce sont des valeurs qui se transmettent en séminaire, en réunion, partout où l’on arrive à créer du lien.

Pour votre Groupe, GSF, l’Humain fait partie des valeurs fondatrices. Comment votre entreprise cultive-t-elle cet état d’esprit érigé au rang d’ADN ?

Le management et les valeurs tournées vers l’Humain sont des sujets qui continuent à faire l’objet de réflexions dans notre Groupe. Nous avons à cœur de rester innovants ou bien de nous adapter à un monde du travail et à des mentalités en perpétuelle évolution. L’Humain est placé au cœur de nos valeurs. Chez GSF nous cultivons l’autonomie, la proximité, le respect de toutes les différences et des individus. Nous adhérons d’ailleurs, depuis de nombreuses années, à la Charte des Nations Unies et nous restons toujours très en veille sur toutes les questions sociétales.